Un professeur des écoles gagne 1 640 euros net par mois la première année de sa titulariation (source : MEN 2014)

Selon la dernière enquête sociale du ministère de l'Education nationale, un enseignant du premier degré dans le public touche en moyenne un salaire net de 2 187 euros net par mois dont 124 euros de primes. A titre de comparaison, un professeur de collège dont le niveau d'études est le même que son voisin en primaire (bac+5) est rémunéré 500 euros net de plus. Primes plus élevées et heures supplémentaires payées expliquent ces écarts salariaux. Par ailleurs, les professeurs des écoles partent en général plus tôt à la retraite que les enseignants du secondaire, ce qui joue sur les échelons en fin de carrière qui sont moins élevés pour les instituteurs.

Ces différences salariales sont confirmées par les experts de l'OCDE. Dans son rapport annuel 2014 « Regard sur l'éducation » (sur des données 2012), l'organisation internationale indique un écart moyen de 19% entre l'instituteur et l'enseignant de collège, et de 30% avec le professeur de lycée. Comparé aux autres Etats membres, le professeur des écoles français est moins bien payé que son voisin allemand, anglais et hollandais, à peine mieux que son collègue italien mais plus que son compatriote grec. Qu'il soit débutant ou expérimenté, son salaire est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE.

« Il faut choisir ce métier par vocation et non pas dans l'optique de devenir riche » Alain, professeur des écoles en Bretagne

 

Les indemnités et primes

En complément de leur salaire, les professeurs des écoles peuvent prétendre à différentes primes et indemnités :

  • la prime d'entrée dans les métiers de l'enseignement établie en 2008. Elle est de 1500 euros brut par an et est versée en deux fois dès la première année d'exercice.
  • l'indemnité de suivi et d'accompagnement des élèves (ISAE) instituée en 2013. Elle se monte à 400 euros brut par an. A partir de la rentrée 2016, cette prime augmentera de 800 euros par an, soit 1200 euros au total.
  • depuis la rentrée 2015, une indemnité de 2 312 euros par an lorsque les enseignants exercent en REP+ et de 1 734 euros par an s'ils travaillent en REP (Décret n° 2015-1087 du 28 août 2015).
  • une prime de 300 euros par mois à partir de la rentrée 2016 pour les enseignants de primaire qui travaillent depuis 8 à 12 ans, dans une école d'un quartier difficile
  • diverses indemnités pour les études dirigées, l'accompagnement éducatif hors temps scolaire, le soutien scolaire, les heures supplémentaires en milieu pénitentiaire, en ZEP ou dans un établissement spécialisé, pour les kilomètres, les remplacements de collègues… (Liste, taux et montants sur le site du SNUIPP)

« J'avoue être peu payée pour mon niveau d'études, mon implication et tout le travail de préparation que je fournis en dehors des heures de cours. Mais je ne changerai pas de métier pour autant. Enseigner est une vocation, c'est ce que je voulais faire depuis l'âge de 10 ans » Joan, professeur des écoles à Suresnes 

 

Pour aller plus loin :

 

La part invisible du travail d'un professeur des écoles

A côté des heures passées avec les élèves en classe entière (24h par semaine) et en aide personnalisée en petits groupes (1h40 par semaine) s'ajoute le travail invisible des enseignants du premier degré. Préparation des cours surtout en début de carrière, correction des copies, réunions des conseils d'école, conseils de classe, travaux informels entre collègues, préparation des projets de classe ou d'école, relations avec les parents d'élèves..., cet investissement porte le temps de travail du professeur des écoles à 44h par semaine. Pour rappel, la durée légale du travail est de 35h.

Par ailleurs, « le travail des enseignants ne s'arrête pas au début des vacances pour reprendre lors des rentrées » tient à préciser Bernadette Groison, professeur des écoles dans les Hauts-de-Seine et secrétaire générale de la FSU, première fédération syndicale de l'enseignement. Les enseignants en maternelle déclarent travailler près de 14 jours de congé sur l'année dont 10 jours en été. En élémentaire, la répartition est de 21 jours sur l'année dont 10 l'été (source : ministère de l'Education nationale, juillet 2013).

« Si l'on compare aux salariés du privé, j'ai certes plus de vacances, mais elles sont largement méritées ! » Véronique, professeur des écoles en Ile-de-France

« Nous ne sommes jamais vraiment en vacances. La préparation des cours prend du temps sur nos congés. Sans oublier que certains enseignants participent aux stages de remise à niveau qui ont lieu pendant les vacances de printemps et d'été » Didier, professeur des écoles en maternelle en Haute-Vienne

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